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Confessions d’une mère imparfaite

00h08, je suis au fond de mon lit, je n’arrive pas à dormir,  je cogite ! Suis-je triste ? Désemparée ? Enervée ? Perplexe ? Je ne sais pas bien tous les sentiments et les émotions qui m’habitent à ce moment là… Mais une chose est sûre : j’ai besoin de poser des mots sur ce que je ressens. Alors voici les confessions d’une mère imparfaite.

 

Je crois que j’ai besoin de l’écrire, de le crier haut et fort :

Oui, je suis une mère imparfaite !

Cela fait déjà un moment que cette question me travaille : la différence entre l’image que je donne et ce que je suis vraiment.

Ce matin une maman de l’école que j’apprécie vraiment, et qui suit mon blog, me parle des devoirs de son fils. Son cadet a beaucoup de mal à se mettre aux devoirs et elle perd vite patience. Elle me dit « tu sais moi, l’éducation bienveillante parfois se résume à « grrr ahhagh ! «  (bref, elle crie ;-)). J’ai beau lire tous tes articles et d’autres blogs sur la parentalité bienveillante, ça part souvent dans les cris et l’énervement. Je lui réponds que je vois très bien ce qu’elle veut dire, que c’est pareil chez moi… Mais là elle me regarde, d’un air de dire : Mais non pas toi ! Puis elle me dit en rigolant : tu sais quand tu faisais ton défi (rf 21 jours pour arrêter de presser mes enfants), j’avais vu ta vidéo quand tu a craqué un matin et je m’étais dis, en fait, elle est normale, elle est comme nous ! 😅

Mais bien sûr que je suis comme vous !

Je suis comme toutes les mamans, j’essaie de faire de mon mieux, mais je n’y arrive pas toujours.

Oui, je suis imparfaite :

  • Il m’arrive de crier sur mes enfants (trop souvent).
  • Je me sens parfois démunie lorsqu’ils ne m’écoutent pas.
  • Oui je m’énerve quand ils ne font pas ce que je leur demande ou qu’ils me répondent.
  • Je ne suis pas toujours très câline avec mes enfants.
  • Oui je m’énerve quand ma fille ne veut pas faire ses devoirs.
  • Des fois, je me perçois comme une mauvaise mère.
  • Parfois j’ai envie de tout quitter et de partir, seule, loin de la maison…

mère imparfaite, ange qui pleure

Mais NON, je ne vais pas abandonner !

Cela fait un peu plus d’un an aujourd’hui que je blogue autour de la parentalité ludique et l’éducation positive et je me rends compte de l‘image que je renvoie me pèse de plus en plus. 

Si le sujet de l’éducation m’a toujours inspiré, l’éducation positive et bienveillante est un parcours  que j’ai débuté et un travail que j’effectue sur moi-même depuis à peine deux ans.

J’ai le mérite de lire, de m’informer et de me former. Oui, j’essaie au travers de mon blog de transmettre, de partager mes découvertes et de partager les auteurs qui m’inspirent. Mais je ne suis pas la mère parfaite qui est décrite dans tous les livres dont je parle…

Bien sûr j’expérimente au quotidien, j’ai des réussites que je veux et peux partager… Mais combien d’échec !?
Si je donne cette impression dans mes articles et à travers ce blog, c’est parce que la théorie supplante la pratique. Je bénéficie de l’aura des auteurs. J’en ai assez de cette étiquette de mère positive et bienveillante que l’on m’a collé sous prétexte que j’écris des articles sur ce sujet.

maman

Certes, au travers mes articles, je fais média. Je transmets mes découvertes et mes interprétations, mais en aucun cas, je peux dire que cela fonctionne tout le temps. Surtout, je ne veux pas me mettre dans une position de donneuse de leçons. D’ailleurs, je ne prétends pas être un modèle, je refuse cette étiquette !

Ah, le poids des étiquettes !

C’est l’une des leçon que j’ai apprise dans mes lectures et dans les ateliers de parents que j’ai suivi : donner des étiquettes aux enfants est très mauvais pour leur estime de soi

« Les définitions « il est lent », « il est hyperactif », « il est… » constituent une tentative de lutte contre la blessure narcissique […]. Les enfants ont tendance à répondre aux définitions que nous leur donnons d’eux. Ils se conforment à nos attentes ! Leur cerveau interprète nos commentaires et jugements comme des ordres. D’une part, stressés par l’idée de déplaire à son parent, le gamin devient forcément plus lent. D’autre part, ce que dit de lui son parent, qui est un adulte, donc a priori qui sait mieux que lui, devient son identité. Si le parent le dit, c’est que c’est ainsi qu’il doit se comporter. Enfermé dans ce jugement poser sur lui, l’enfant n’aura pas les moyens de résoudre son problème. Ce dernier aura tendance à s’aggraver, faisant de lui un enfant de moins en moins facile à aimer ». Isabelle Filliozat, Il n’y a pas de parent parfait, page 38

Je suis en train de l’expérimenter à mon insu.. On me perçoit comme une mère bienveillante et positive = je me dois d’être à la hauteur de mon étiquette ! Plus question de m’énerver sur mes enfants et de me plaindre d’eux (du moins en public)… Mais quelle pression !

STOP : Je suis une mère plus qu’imparfaite !

La semaine dernière ma grande ma fille a fait un scandale à l’école car elle ne voulait pas aller au périscolaire du soir. J’ai dû la sortir de force de la voiture et la trainer jusqu’au portail de l’école. Là, la directrice que je connais un peu, me voyant arriver en soufflant, me dit : « Bah alors, t’as pas mis ton bracelet ? » Sous entendu : tu as oublié ton défi « d’arrêter de presser tes enfants«  !  Après lui avoir laissé ma fille, hurlant à pleins poumons, je me suis effondrée à mon tour. J’ai craqué devant les parents d’élèves et les enseignants. Par mes larmes, j’évacuais le stress engendré par le fait de :

1) Ne pas arriver en retard à l’école, en usant de toutes mes stratégies bienveillantes.

2) Rester à l’écoute de ma fille.

3 ) Avoir eu recours à la force et avoir laisser ma fille en détresse.

J’ai beaucoup culpabilisé, démunie face à la crise de ma fille que je n’ai pas su gérer sur le moment. Quel écart entre la blogueuse et la maman !

maman triste, femme triste

Le syndrome de l’imposteur, vous connaissez ?

J’ai longuement hésité avant d’écrire (et surtout de publier) cet article confession. En effet, si je montre mes failles maintenant, est ce que vous, lecteurs allez encore me faire confiance ? Moi qui suis en train de préparer un programme que je vais vendre prochainement, ne vais-je pas me couper l’herbe sous le pied ? Dois-je m’exposer à des regards critiques ? Dois-je montrer mes faiblesses ? Les gens voudront-ils acheter une promesse que je n’ai pas toujours réussi à tenir moi-même ?

J’ai cependant décidé de faire tomber le masque aujourd’hui, parce que ce qu’on ne peut pas m’enlever, c’est la sincérité et la spontanéité. Tant que je parle avec mon cœur, mes lecteurs ne seront pas dupes.

Il y a quelques temps, j’ai lu la phrase suivante :

« Tu enseignes ce que tu sais au fond de toi, mais aussi ce que tu as besoin d’apprendre et c’est en l’enseignant aux autres que tu apprends le mieux. » Richard BACH

citation enseigner, citation éducation

Cette phrase correspond tout à fait à mon état d’esprit. La découverte des outils de l’éducation positive et bienveillante a été un bouleversement dans ma vie. Elle a remis en question le cadre éducatif que j’avais moi-même reçu de mes parents et que j’ai transmis consciemment ou inconsciemment à mes enfants durant plus de six ans. Difficile alors de changer du jour au lendemain.  Et donc, malgré un travail sur moi-même, j’ai encore beaucoup de chemin à faire pour arriver aux parents décris dans les livres.

Il n’y a pas de parent parfait a écrit Isabelle Filliozat.

 » Nous aimerions ne trouver en nous, pour nos enfants, qu’amour et tendresse. Mais tout n’est pas si simple. il n’est pas toujours possible de s’aimer dans le rôle de parent. Nous nous surprenons parfois à agir d’après des modèles parentaux issus de notre propre enfance, alors qu’on s’était promis de faire le contraire. Pourquoi tant de pression ? Parce qu’au delà des théories, il y a notre inconscient. Nos blessures, notre histoire. » Extrait de la quatrième de couverture de Il n’y a pas de parent parfait

Donc, fi de toutes considérations négatives, je vais continuer à progresser sur le chemin de la bienveillance et je vais continuer d’expérimenter, sans me laisser décourager.

D’ailleurs, connaissez-vous l’issu de la crise de ma fille au sujet du périscolaire ? Le soir, nous avons fait un conseil de famille et nous avons utilisé la « résolution de problème » dont j’ai déjà parlé dans cet article. Et bien, même si cet épisode a été douloureux pour nous, je me dis que sans cet outil de l’éducation positive (la résolution de problème ), la situation aurait pu être pire. Nous avons donc fais la liste de toutes les solutions possibles en exprimant chacun ses besoins. Même si la solution n’est pas encore actée, ce conseil de famille a permis de rétablir la communication au sein de notre famille, renforçant le lien d’appartenance et notre confiance. Et c’est cela que je peux/veux transmettre à mes lecteurs.

Famille, amour, confiance

J’apprends …

J’apprends mon métier de maman bienveillante comme j’apprends mon métier de blogueuse. J’essaie, je teste, j’expérimente au quotidien ! J’essaie d’être créative. Il y a des choses qui marchent et d’autres non. Chaque parent doit expérimenter et trouver les solutions qui fonctionnent chez lui.

Personnellement, je partage ce chemin, mes outils, mes expériences, mes apprentissages ici, ar si ça fonctionne chez nous, cela peut fonctionner pour d’autres…ou pas.

00h46. J’ai déchargé un peu ma peine. Je pense que je vais enfin pouvoir trouver le sommeil.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout. J’espère ne pas vous avoir déçu… Merci de votre confiance et de votre fidélité.

A bientôt,

Violaine, mère imparfaite et blogueuse.

Cet article a 18 commentaires

  1. Safia

    Voici des confessions sincères et très touchantes. Pour ma part, tu ne feras pas fuir le lecteur, en tout cas pas moi. Je veux dire par là que bien au contraire, on peut facilement se retrouver dans ce que tu racontes et ca apaise le lecteur de savoir que l’on est pas seul dans ses situations.
    MERCI pour ta sincérité…

  2. Jennifer

    Coucou Violaine,
    Super ton article, j’adore. Tu as raison de rester toi-même pour tes lecteurs, et surtout pour toi. Tu as raison de montrer tes faiblesses, on te découvre très humaine et bienveillante du coup 🙂
    C’est étonnant que tu te retrouve avec cette étiquette de maman parfaite. Comme tu l’explique, ce n’est pas top du tout pour toi, j’imagine la pression que ça doit être… C’est vrai que les gens s’imaginent que parce que l’on blogue sur le sujet, on doit être parfait sinon nos partagent ne valent pas grand chose. Alors que c’est l’inverse: c’est parce que l’on rencontre des problèmes que l’on cherche, on teste des solutions, on essaie de comprendre. C’est un peu comme ces fumeurs qui déconseillent aux jeunes de fumer et qui passent pour des idiots car ils sont soit-disant mal placés pour donner des leçons. Au contraire, ils sont très bien placés car ils vivent tous les inconvénients et les problèmes des fumeurs. Bref, tout ça pour dire que je comprends et je te soutien: aucune maman blogueuse sur la parentalité n’est parfaite. Et n’a pas la science infuse non plus d’ailleurs! (je précise parce que moi on m’a collé une étiquette de « je sais tout », pas facile non plus…).
    En tous cas merci pour cet article qui remet les pendules à l’heure 🙂
    PS: pas mal 38 min pour écrire un article de 1600 mots 🙂 maman imparfaite mais blogueuse performante 🙂

    1. Violaine

      Merci Jennifer pour ton partage. Et oui c’est tout à fait ça : c’est parce qu’on veut / on doit changer qu’on se forme et s’informe ;-). Ps : Par contre d’où tu sors les 38 minutes ? J’ai mis la journée à l’accoucher celui-ci ! Pas une grande performance ! ;-).

      1. Violaine

        Oh punaise, si ! je viens de comprendre les 38 minutes !!! Il m’aura fallu du temps . Oui en effet : 38 minutes pour jeter mes sentiments par écrit, mais la journée pour restructurer et peaufiner mon article 😉

        1. Jennifer

          Lol 🙂
          Au fait, il me tarde de voir ton produit. Je suis curieuse. Je suis sûre que ça va être un truc super. Préviens-moi quand il est prêt 🙂

  3. Evan

    Bonjour Violaine

    J’ai beaucoup apprécié lire cet article. J’ai découvert une sincérité que je pensais de toi, à travers tous tes articles que j’ai pu lire.

    N’ai crainte, avouer que l’on n’est pas parfaite ne fera pas fuir ceux qui t’apprécient. Les autres … et bien tant pis. Je suis comme toi, je ne veux pas croire à ces personnes qui disent que tout est parfait.
    La perfection est un doux mot pour nous faire rêver.

    Cherchons plutôt à s’améliorer encore et toujours !

    D’ailleurs c’était un formateur qui m’avait demandé : tu sais qui apprend le plus quand je forme mes stagiaires ? Il m’a dit : moi 🙂

    C’est par nos blogs que nous pouvons apprendre, essayer et transmettre aux autres, tous les jours. En essayant, en plus, on montre à nos enfants qu’on n’est pas parfait, que l’on va progresser et que l’on peut progresser : « c’est pas grave ».

    Enfin, concernant les étiquettes, je suis bien d’accord avec toi, on a tendance à vite les attribuer à quelqu’un ! Et ça peut vite avoir des effets négatifs sur les enfants. J’en parlais dans un des mes derniers articles : https://www.papa-et-patron.fr/non-mon-enfant-nest-pas-timide/

    Au plaisir
    Evan

  4. Barbara

    Très bel article, tellement sincère qu’il m’a émue aux larmes (je suis peut être un peu à fleur de peau en ce moment faut dire…). C’est cette volonté de partage et de parler vrai que véhicule ce texte qui m’a touchée et aussi l’envie d’être un peu comme vous : assumer vos nouvelles découvertes sur la parentalité bienveillante face aux autres (qu’importe ce qu’ils pensent), persévérer sur ce chemin et savoir partager votre savoir.
    Je participe au séminaire de Noémie et je serais ravie d’échanger de vive voix sur tout ça .
    Bonne continuation et à bientôt.

    1. Violaine

      Un immense merci Barbara, et bien sûr on se verra au Seminaire avec grand plaisir 🙂

  5. emi

    Bonjour
    Je pense que cette étiquette vient de ce que les gens lisent du blog : le blog applique un filtre en ne parlant que de ce qui va, de ce qui réussit, de ce qu’il faudrait faire. A part dans cet article, on n’entend quasiment jamais parler de tous les échecs, ratés, couacs, difficultés. C’est pareil chez tout le monde 🙂 Tous les blogs (en tout cas tous ceux que je lis) donnent cette impression. Une fois qu’on sait ça, et qu’on se le rappelle à chaque merveilleux article qu’on lit, on a moins tendance à coller cette étiquette de mère parfaite.
    Bonne continuation

  6. Virginie

    Bonjour Violaine,
    Bravo pour ton courage! Ca me donne encore plus envie de te suivre!!! Parce que ce sont les conseils tirés des épreuves et des échecs qui sont les plus efficaces!
    Chaque échec contient une réussite! 😉
    Belle et loooooooooooongue continuation!
    A très bientôt de te lire.
    Virginie.

    1. Violaine

      Merci infiniment Virginie , c’est adorable . Je t’embrasse

  7. Elisabeth

    Bravo Violaine pour cette belle confession qui nécessitait bien du courage.
    J’ai moi-même découvert l’éducation positive depuis le début de cette année uniquement, et je suis bien loin d’être au point. J’ai même pris un congé parental pour tenter de me rapprocher un peu plus de la mère que je souhaite devenir pour mes enfants. Être parent c’est loin d’être un long fleuve tranquille, encore plus lorsqu’on essaie une autre voie que le modèle éducatif que nous avons nous-mêmes reçu. C’est un combat au quotidien contre nous-mêmes. Bon courage et bonne continuation dans ton rôle de maman et dans celui de blogueuse !

    1. Violaine

      Merci Elisabeth pour ton témoignage, belle route aussi sur Le chemin d’une parentalité respectueuse

  8. Caroline

    Bonjour,
    Comment ça , tu n’es pas parfaite ???!!!! Ah non , mais alors là je m’offusque !!!
    Sois sans crainte, tu ralieras à toi, par ta franchise et ton honneteté !
    C’est une belle route sur laquelle tu gambade que celle de la parentalité. Nos chemins sont faits de trous, de bosses, de virages, de demi-tours mais on continue toujours d’avancer, parfois de nous égarer et donc de rencontrer des merveilles inattendues au passage.
    La force de l’étiquette, je me bats régulièrement contre. Pas plus tard qu’hier, lors d’un atelier pour des mamans que j’anime avec une amie, sophrologue elle aussi, nous avons entendu : « mais vous, vous êtes parfaites et toujours calmes », nous nous sommes regardées Nathalie t moi et avons éclaté de rire !!! Oui nous sommes sophrologues et non , nous ne sommes pas toujours zen!
    Je blogue comme toi sur la prentalité (et le développement personnel) , non pas parce que je suis au super méga top, mais parce que je suis passionnée, avide d’apprentissage. je progresse en transmettant car je me forme et m’informe…
    Juste pour rappel : un dicton, pour commencer : « ce sont les coordonniers les plus mal chaussés » et une information : les médecins sont les personnes qui prennent le moins soin d’eux-même… alors où est la perfection la dedans ??

    Merci, bravo
    Bien à toi
    Caroline

    1. Violaine

      Merci Caroline ! Je me sens moins seule 😉 bonne route sur le chemin des apprentissages aussi ! Bien à toi. Violaine

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